Ancien technicien, c’est en poussant des caisses de matériel, en montant et démontant des scènes de spectacle, que Jean Guillaume Panis a développé une appétence pour des pratiques artistiques concrètes, physiques. Pour lui, le labeur est un art et l’artiste est un ouvrier qui aurait fait un pas de côté et poussé l’utilitaire vers le champ du sublime.
Après un parcours atypique, il est nommé directeur du Hangar 107 à Rouen en 2018. Là, il expose entre autres Olivier Kosta-Théfaine, Tilt et Tania Mouraud, des artistes qui, chacun à leur manière, travaillent autour du signe et développent une écriture cryptique qui interpelle et force au déchiffrage.
Écriture, trace, nom, action, ici pointe indéniablement une référence au graffiti, néanmoins il n’est pas à prendre au sens littéral, mais plutôt comme un esprit souterrain. Il est un parent, au même titre que le land art ou même la performance, qui aurait appris à ses rejetons à arpenter, prélever, détourner, marquer le territoire et le réinventer.
Basé en Normandie, Jean-Guillaume Panis ouvre aujourd’hui les portes d’un nouvel espace dédié à des artistes mus par ce même binôme où l’action sert de moteur à la réflexion et inversement. Établie comme une zone libre à la croisée des pratiques, la galerie construit son programme auprès de plasticiens dont le travail se définit en termes d’intervention physique, de mise en chantier. L’idée est d’éclairer une esthétique particulière, issue d’une certaine conquête de l’espace, loin du vase clos de l’atelier; celle des matériaux bruts, des rebuts et des ready made générés par nos propres sociétés et ainsi faire converger des artistes en prise directe avec leur environnement.