Léon Chotard est né en 1998, il vit et travaille à Rouen.
 
Après avoir engagé un cursus dans le commerce, il bascule vers les arts graphiques et décide d’entamer des études à l’Ecole supérieure d’art et design de Rouen en 2020.
 
Sa pratique picturale est née d’une méditation sur l...a finitude. La sienne, mais aussi celle des images, des formes et des récits, soit une réflexion qui alimente son désir d’émanciper la peinture de son ancrage temporel. De cette tension émerge un regard fasciné pour l’histoire de l’art, envisagée moins comme un héritage figé que comme un terrain d’expérimentation plastique. Il conçoit ses compositions à l’aide de logiciels de modélisation 3D. Cette phase de construction numérique lui permet de simuler des espaces autonomes, où s’entrelacent figures désarticulées et objets symboliques, dans une logique proche du simulacre. Ainsi, ces images, souvent perçues comme “réalistes”, ne sont pourtant jamais empruntées au réel observable, mais plutôt à partir de mondes fabriqués, voire falsifiés.
 
Réfléchissant à la dimension langagière de toute image narrative, Léon Chotard aime construire des scènes qu’il dépouille de sens, plaçant de la sorte le spectateur dans une position de contemplation spéculative. Il en résulte une peinture à la fois familière et irréductiblement énigmatique qui devient ainsi le théâtre des narrations projetées par son public. Plus récemment, son attention s’est portée également sur le revers de la toile : il y essuie ses pinceaux et y laisse ainsi des résidus, des gestes, des traces, comme les sédiments involontaires d’une archéologie du tableau. Le verso devient un terrain de jeu dont la liberté est conditionnée et proportionnelle à la retenue du recto. Tout ce que l’endroit retient, l’envers l’agite. Le dos de la toile se transforme alors en un lieu rituel, traversé par des signes accidentels qui rejouent, à rebours, la peinture par le geste.
 
En interrogeant la tradition de l’image peinte et en prenant à contre-pied l’histoire de l’art, Léon Chotard propose une tentative de définition de l’art par cas limite : la tradition picturale, perçue comme une image creuse de l’art contemporain subversif, devient un terrain pour interroger ce que signifie encore “faire art”, dans l’esprit des tautologies conceptuelles de Joseph Kosuth.