2024 PAR DÉSIR, PAR HASARD, Galerie C, Paris.
2023 TRUST NO ONE, BELIEVE THE LIE et THE END à la Cité internationale des arts, Paris.
2022 ANTIFER, LE SHED, centre d’art de Normandie, Rouen , invitation de Jonathan Loppin.
2024 DE LA TENDRESSE 2, curateur Eliott Paquet, Poush Manifesto, Aubervilliers.
2023 J’AIME PLUS L’ÉTÉ, commissariat Emma Brisot et Hippolyte Sadrin, Paris.
– BLOC-NOTES, commissariat de Tiffany Dornoy et Anna Marckwald, Villa Belleville, Paris.
– DE LA TENDRESSE, curateur Eliott Paquet, Placement Produit, Aubervilliers.
– LE RETOUR DE LA NARRATION, curatrice Marie Maertens, Accuracy, Paris.
2022 THE QUICK FOX BROWN JUMPS OVER THE LAZY DOG, curateur Vincent-Michaël Vallet, Le 4artistrunspace, b612, Rennes.
– LCDLK, USINE UTOPIK, centre d’art, Tessy sur Vire.
2021 DE VISU, Le Radar, Espace d’art actuel, Bayeux.
– DIVINITÉS, FLEURS, PLIS ET REPLIS, curatrice Sophie Vinet, Les Bains-Douches, Alençons.
– L’HORIZON SOUPIRE, À VENIR (Léo Fourdrinier/Clément Davout ), Caen.
– REPEUPLER NOS MONDES, curatrice Sarina Basta, Galerie de l’ESAM.
2020 DATA-BAT, exposition collective en ligne, Les Bains-Douches, Alençons.
– MANIÈRE D’HYBRIDER DES MONDES, exposition des diplômé( e )s des écoles d’art Normande ÉSAM/ESADHAR/ENSA, curateur Matthieu Lelièvre, Caen.
– PRIX JUVENARS, sélectioné et exposé, ISDAT, Paris.
2019 PRIX DE PEINTURE NOVEMBRE À VITRY, sélectioné et exposé, galerie municipale Jean Collet, Vitry sur Seine.
2016 Exposition collective, galerie AAB, Paris.
Collection Artothèque de Caen
2023 Résidence Soudain l’été prochain, DRAC Normandie et RN13bis.
– Résidence à la VILLA BELLEVILLE, Paris.
– Résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris, partenariat ESAM Caen et CEA.
2021 Résidence au Labo des Arts, Caen.
Poétiques, énigmatiques... référant à des sujets classiques tels que le paysage ou le portrait, les peintures de Sosthène Baran sont un début de narration relisant l’histoire de l’art, flirtant parfois avec la science-fiction, afin de nous plonger dans un hors-temps indéfini. Ceux familiers de la peinture du XIXeme siècle se sentiront naturellement attirés vers ces oeuvres, dans lesquelles on devine une admiration autant du symboliste Odilon Redon que de l’école de Barbizon ou d’autres paysagistes. De ces artistes extrêmement sensibles aux évolutions subtiles des couleurs et des lumières. Mais à bien regarder les cadres ou objets qui viennent perturber ou enrichir ses toiles, on comprend aussi une résurgence d’un esprit Dada et du plaisir de trouver, récolter, accumu- ler... Outre une formation classique aux beaux-arts, il exerça la profession de peintre de décor et sait parfaitement manier les effets de textures ou de profondeurs. Sosthène Baran commence souvent par les fonds - comme des jus de peinture - dans un atelier regorgeant de pinceaux de différents formats ou d’outils permettant de gratter, d’élaguer... En parallèle de l’apparition progres- sive de l’image, il insuffle des effets qui vont quelque peu brutaliser les douceurs de ses tons bleu- tés ou ocrés et de sa dextérité naturelle, également par l’ajout de bois ou d’éléments de rebuts. Il affine peu à peu cette inquiétante étrangeté, largement développée depuis son énonciation par le docteur Freud...
juillet 2023.
Ce détachement du réel, Sosthène Baran le cherche tout autrement. À l’affut d’une trace non-volontaire déposée sur la toile qui ferait signe malgré elle, le peintre est en quête d’une image qui ne s’énonce pas. Dans ses tableaux silencieux, les ombres passent, les silhouettes glissent et les fantômes se devinent. Même les cadres sont contaminés par cette évaporation latente, comme si la matière picturale habitée d’une force entropique absorbait tout à son entour, livrant et régurgitant ponctuellement des apparitions à sa surface. Traversé tant par les récits SF que par ceux d’inspiration mythiques, Sosthène Baran semble se livrer à un corps-à-corps ésotérique avec l’acte de peindre, cherchant à « atteindre quelque chose comme une peinture extraterrestre ». Les éléments chinés au hasard de ses dérives – porte, battant de bois, cadre de fenêtre, tête de lit – deviennent ses supports, dans un geste motivé tant par un désir de surgissement à l’endroit des choses déchues, que par une économie de moyens. Son travail de préparation des fonds, hérité de son activité de peintre-décorateur, fonctionne comme un mantra, un instrument de vision où les altérations successives de l’aplat, entre violence et douceur des frottements, ponçages et griffures, aspirent à l’inamissible. Une quête vaine tant les mirages semblent fragiles. En cela, la peinture de Sosthène Baran tient du fantastique, elle persiste dans une forme d’indécision, ne cherchant pas à inventer un monde, mais bien à interférer avec le déjà-là.
Presque inconsciemment, on s’aperçoit que l’atmosphère fait que ce qui a trait à la réalité s’opacifie par la part de fiction masquée dans les formes. Dès lors, le réel comme vecteur d’images devient une matière floue et manipulable. Construite sur un régime poétique, cette matière imprime des fictions qui se fondent dans les gestes et leur apparition. Les peintures de Sosthène Baran témoignent de tentatives de décollement du réel, leurs couches picturales, au caractère auratique, révélant des figures flottantes.
Texte de Fiona Vilmer pour l’exposition en ligne DATA-BAT, début 2021 avec les Bains-Douches à Alençon ( 61 )